Slide Français Home Livros Crítica Autora Quintal Contacto Kikongo

Une lumière m’a poussée au devant d’une vitrine à Paris
Saint-Ouen où se trouvait une sculpture en pierre.
Dans ma mémoire il existait bien de telles sculptures, mais ici,
au froid, à des milliers de kilomètres de ma terre natale, cette
mère illuminait le jour, elle brillait de tout son éclat.

Ainsi est apparu un livre qui, enrichi des prodigieuses
illustrations de Neusa Trovoada, demande une lecture lente
et posée où le lecteur est confronté aux défis et mystères
de la création, et aussi à la question de l’emprisonnement
des patrimoines et des héritages.

La version en Kikongo a été réalisée avec Miguel Sanches
André et celle en français avec l’aide de Nelly Marmorat.
Le lecteur est invité à découvrir des rythmes propres
à l’expression de la cosmogonie Kongo, à ressentir l’humour
et la surprise qu’un dialogue entre deux générations lui
transmet et que souligne la possibilité d’une circulation
en trois langues, le portugais, le kikongo et le français.
On a voulu que le savoureux lingala soit aussi de la partie.

Para os vossos olhos. Nu mona muna meso meno.
À vos yeux.
Branca

Slide Français Home Livros Crítica Autora Quintal Contacto Kikongo

Une lumière m’a poussée au devant d’une vitrine à Paris
Saint-Ouen où se trouvait une sculpture en pierre.
Dans ma mémoire il existait bien de telles sculptures, mais ici,
au froid, à des milliers de kilomètres de ma terre natale, cette
mère illuminait le jour, elle brillait de tout son éclat.

Ainsi est apparu un livre qui, enrichi des prodigieuses
illustrations de Neusa Trovoada, demande une lecture lente
et posée où le lecteur est confronté aux défis et mystères
de la création, et aussi à la question de l’emprisonnement
des patrimoines et des héritages.

La version en Kikongo a été réalisée avec Miguel Sanches
André et celle en français avec l’aide de Nelly Marmorat.
Le lecteur est invité à découvrir des rythmes propres
à l’expression de la cosmogonie Kongo, à ressentir l’humour
et la surprise qu’un dialogue entre deux générations lui
transmet et que souligne la possibilité d’une circulation
en trois langues, le portugais, le kikongo et le français.
On a voulu que le savoureux lingala soit aussi de la partie.


Para os vossos olhos. Nu mona muna meso meno.
À vos yeux.
Branca

On sent les embruns saumâtres du petit marécage
lointain et les grands arbres vibrants de sève se
répandent en couleur. En craquements. En clics.
En grondements. Écoute :
Les coques des flamboyants qui explosent en semences et le vrombissement continu des insectes.

Il marche au loin jusqu’aux fines trouées de lumière parmi les arbres, là, tu le vois ?
Et au-delà sur l’espace ouvert de la savane, ses pieds avancent dans la rosée dans les tendres
torons des racines de vert foncé et marron vif.

Il traverse des petits bois à l’ombre généreuse mais son attention anxieuse ne le laisse pas s’arrêter. À présent il passe la vallée creuse.
Il veut arriver dans la plaine des basses terres au bambou géant, sentir le vent secouer les nénuphars jaunes qui sortent du fond clair des rivières. Il veut étonner les gazelles qui attendent pour voir celui qui arrive et qui ensuite fuient

 

Enfin glisser dans le sable clair. Aah...
Et voilà : les empreintes qu’il cherchait. Ici. Une paume creuse. Quatre
orteils dans le sable. Belle patte ! Il se dressa d’un bond. Et tout son
corps se contracte quand son sourire s’ouvre. Il s’en va, se faisant un
passage entre les hautes herbes dorées. Il s’enfonce là tout en
conservant vide son propre silence.
Tous ses sens en éveil accrochés à la toile du savoir qui oriente
le moment de la chasse.


Et qui face aux dangers régule sa peur.


Toujours en ligne, c’est ça ?


Toujours avec


Le chasseur avec les gens à qui il raconte, raconte, et raconte encore
essayant la plus pure éloquence protocolaire. Non par vanité. C’est qu’il
veut absolument amener ici la souple turbulence de la forêt, l’allure
légère de la savane, les avis qui effraient, qui signalent, qui soutiennent.
Appeler ce numineux. Qu’il arrive en toutes ses nuances, qu’il nous
trouve ici dans l’assemblée, ici au sol tressé, à la bordure du tapis, oui,
où maintenant il fixe son regard.

 

Il a terminé.
Il retournera auprès des siens. Là-bas, il attendra le morceau de la peau, l’insigne du léopard.
Il sort à reculons, le pas respectueux, une main collée à son arme déjà revêtue du prestige et de la responsabilité, l’autre couvrant le petit bandage qu’il garde près du coeur et qui concentre le pouvoir, l’énergie, le vibrations, les sels, les eaux, les huiles, les jus et les poisons que la Terre garde sainte pour ses créatures.

 

être avec

     être avec

            être avec

                 être avec

   
 
 

Viens.

Approche-toi de ce beau musicien.
Vois comme il est AVEC son ngoma,
ses bras tournés par le rythme.

 

Il a terminé.
Il retournera auprès des siens. Là-bas, il attendra le morceau de la peau, l’insigne du léopard.
Il sort à reculons, le pas respectueux, une main collée à son arme déjà revêtue du prestige et de la responsabilité, l’autre couvrant le petit bandage qu’il garde près du coeur et qui concentre le pouvoir, l’énergie, le vibrations, les sels, les eaux, les huiles, les jus et les poisons que la Terre garde sainte pour ses créatures.

 

être avec

     être avec

            être avec

                 être avec

   
 
 

Viens.

Approche-toi de ce beau musicien.
Vois comme il est AVEC son ngoma,
ses bras tournés par le rythme.








L’écrivaine

Branca Clara das Neves, (Ana Luísa Teixeira,
Luena, 1956), enracine son œuvre dans la terre
d’Angola.
Elle traversa un exil non reconnu à Lisbonne,
durant plusieurs années pour arriver finalement à
un lieu qu’elle appelle Foradéza*.
En 2014 est publiée sa première fiction, Luena
Luanda Lisboa, enregistrée en portugais en
version audio livre.
De 2015 jusqu’à présent, l’auteure a participé à
plusieurs anthologies comme “Antologia de Poesia
e Prosa Poética da Editorial Minerva” à Lisbonne,
Antologia “De Corpo Inteiro” au Cercle des
écrivains du Mozambique de la diaspora (CEMD) et
“Best New African Poets Anthology”, édition de
Tendai Mwanaka, Zimbabwe.
Estamos Aqui - Twina Vava - Nous Voici, est
son deuxième livre de fiction, publié en 2020 et en
trois langues: portugais, kikongo (de Mbanza
Kongo) et français,.

*Foradéza, mot du créole de São Vicente, Cap Vert

Branca Clara das Neves, (Ana Luísa Teixeira,
Luena, 1956), enracine son œuvre dans la terre
d’Angola.
Elle traversa un exil non reconnu à Lisbonne,
durant plusieurs années pour arriver finalement à
un lieu qu’elle appelle Foradéza*.
En 2014 est publiée sa première fiction, Luena
Luanda Lisboa, enregistrée en portugais en
version audio livre.
De 2015 jusqu’à présent, l’auteure a participé à
plusieurs anthologies comme “Antologia de Poesia
e Prosa Poética da Editorial Minerva” à Lisbonne,
Antologia “De Corpo Inteiro” au Cercle des
écrivains du Mozambique de la diaspora (CEMD) et
“Best New African Poets Anthology”, édition de
Tendai Mwanaka, Zimbabwe.
Estamos Aqui - Twina Vava - Nous Voici, est
son deuxième livre de fiction, publié en 2020 et en
trois langues: portugais, kikongo (de Mbanza
Kongo) et français,.

*Foradéza, mot du créole de São Vicente, Cap Vert

geek@nkuakiese.voilà Broda, attends toujours mes questions,
j´attends la tienne chauffée par les rêves
qui insistent à vouloir écrire en moi, ici